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PV, PTAC, CU : tout savoir sur les masses et les volumes des utilitaires

Pour faciliter la circulation transfrontalière des véhicules automobiles, la plupart des pays du monde ont intégré au moins l’une des 2 conventions internationales sur la circulation routière, ayant cours à ce jour (Genève 1949 et Vienne 1968). Ces traités multilatéraux définissent, notamment, les concepts communs de Poids à Vide (PV), Poids Total en Charge (PTAC ou PTC), de Charge Utile (CU) et quelques autres caractéristiques relatives aux masses et volumes admissibles sur les utilitaires, poids lourds et remorques. La validation définitive de ces accords est intervenue par l’inscription de ces mesures, dans le code de la route de chaque pays signataire, avec quelquefois certaines variantes de formulation. Nous abordons, essentiellement, dans cet article, les définitions et règles relatives aux utilitaires légers, en France métropolitaine.

La notion de Poids à Vide d’un véhicule utilitaire (automobile ou remorque)

Le poids à vide (ou masse à vide), s’entend véhicule ou remorque aménagés, en état de marche, sans aucun chargement et pour les automobiles, sans le poids du conducteur. Sont, par contre inclus dans le PV, accessoires nécessaires au bon usage du matériel et les pleins de fluides à 90 % de leur capacité maximale, conformément au catalogue de livraison du constructeur. Les éventuels réservoirs de rétention (eaux usées, par exemple) sont quant à eux vides pour autoriser le transfert des liquides.

Il s’agit notamment :

  • des réservoirs et circuits de fluides remplis (carburant, eau, lubrifiants, gaz, air, etc.) ;
  • des accumulateurs d’électricité ;
  • des roues de secours, crics et/ou compresseurs de gonflage ;
  • des outillages de série éventuels ;
  • des accessoires de confort ou de sécurité optionnels, etc.

En France, le poids à vide est porté en regard du repère G.1 de la Carte grise. Ne pas confondre avec l’éventuelle précision de la « masse du véhicule en service », indiquée face au repère G, qui inclut le poids du conducteur (75 kg) et l’éventuel dispositif fixe d’attelage.

Notez que les aménagements ou accessoires montés après réception du véhicule ou de la remorque, par les mines, sont considérés comme du chargement. Ainsi, si votre véhicule de loisir porte la mention CTTE (camionnette) face au repère de catégorie J.1, l’ensemble des aménagements de vie fixes (tables, couchages, frigo, cuisson, bouteilles de gaz, etc.) sont inclus dans le poids de chargement autorisé et s’ajoutent au PV. Si, au contraire, le même type de véhicule est codifié VASP en J.1, le poids à vide comprend les accessoires de vie fixes. Dans le même esprit, les attelages, les climatisations, dispositifs et réservoirs de GPL ou autres accessoires non répertoriés sur le certificat d’homologation du véhicule, constituent une partie de la charge utile que nous évoquons plus loin.

Le Poids Total en Charge

Le poids total en charge (PTAC), est la masse globale que ne doit, sous aucun prétexte, dépasser le véhicule sur le réseau routier. C’est le constructeur qui attribue cette caractéristique, sur des critères techniques, administratifs, commerciaux ou de marketing. Le PTAC est porté, face au repère F.1  de la carte grise.

Les effets du PTAC comportent un volet administratif, puisqu’il détermine le permis de conduire autorisant la conduite du véhicule. Soit, pour les utilitaires légers :

  • Permis B, véhicule jusqu’à 3 500 kg, y compris attelé d’une remorque de moins de 750 kg, si la somme de la voiture plus la remorque n’excède pas 3 500 kg.
  • Permis B, véhicule jusqu’à 3 500 kg, y compris attelé d’une remorque de plus de 750 kg, si la somme n’excède pas 3 500 kg

Ils comportent aussi un aspect technique, puisque l’échantillonnage des pièces mécaniques utilisées pour la fabrication du véhicule porteur, doit être, sous peine de rupture, à la mesure des contraintes et les efforts imposés par la charge. La réglementation encadre, d’ailleurs, certains équipements de contrôle, de sécurité et de protections, en fonction des PTAC. Le certificat d’immatriculation pour les remorques de 500 KG ou plus, le système de freinage obligatoire pour les remorques ou une assurance dédiée pour les remorques à partir de 750 kg, constituent les exemples les plus connus.

Le Poids Total Roulant Autorisé

Le poids total roulant autorisé (PTRA), est défini par la masse totale d’un ensemble roulant (PTAC du véhicule porteur additionnée à ceux des remorques attelées). Ainsi le poids total en charge cumulé, des éléments du train roulant, peut dépasser largement la capacité de traction du tracteur, si les poids effectifs pesés restent dans la fourchette légale. Le PTRA figure face au repère F.3 de la CG.

Exemple :

Prenons l’exemple commun d’un camping-car attelé d’une remorque porte-bateau. Par définition, en voyage, ce type de véhicule, roule au maximum de charge autorisée pour sa catégorie, soit 3 500 kg de PTAC et 5 500 kg de PTRA, selon les indications portées sur le certificat d’immatriculation. De ces données, on extrapole facilement le poids maximum remorquable : 5 500 – 3 500 = 2 000 kg. Tant que le poids total de la remorque, sur une bascule, ne dépasse pas cette valeur, le convoi est parfaitement en règle, même si le PTAC porté sur la carte grise est de 2 500, 3 000 kg ou plus. Il faut donc adapter le chargement embarqué sur la remorque ou sur le tracteur, pour rester dans les limites réelles prévues par le code de la route et la préconisation du constructeur du camping-car et de la remorque.

Comme le PTAC, le PTAR influence le type de permis de conduire, indispensable, pour piloter l’ensemble :

  • Permis B, avec mention 96, véhicule jusqu’à 3 500 kg, y compris attelé d’une remorque de plus de 750 kg de PTAC, si la somme de leur masse n’excède pas 4 250 k
  • Permis BE, véhicule jusqu’à 3 500 kg, attelé d’une remorque de plus de 750 kg, si leur somme excède 4 250 kg.

Si l’on reprend l’exemple de notre camping-car: le permis B avec mention 96 est suffisant pour conduire l’ensemble remorque vide, sachant que le PV de la remorque s’établit à 700 kg (3 500 + 700 = 4 200 kg). Par contre, il faut le permis BE si le bateau, de 1 250 kg de tare, est sur la remorque (3 500 + 700 + 1 250 = 5 450 kg).

De la même façon, lorsque le train roulant est constitué de plusieurs remorques attelées, le total des poids réels (PV + CU) du porteur et de chaque remorque se cumulent pour former le PTRA.

 Ce que recouvre le vocable de Charge Utile

La charge utile (CU) d’un véhicule, est constituée par la somme des poids, de personnes, de bagages, d’équipements hors-série, de fret et de marchandises diverses, autorisée à embarquer sur le véhicule. En pratique, tout ce qui n’est pas prévu sur la fiche technique de livraison du constructeur, vient alimenter la charge utile. La valeur de la charge utile n’est pas portée sur le certificat d’immatriculations, mais on peut l’extrapoler facilement en soustrayant le poids à vide du poids total en charge, 2 valeurs qui y figurent. L’équation mathématique simple CU = PTAC – PV, donne donc la capacité de charge maximale réelle spécifique à chaque véhicule. Pour les utilitaires légers, elle est généralement comprise entre 350 et 1 000 kg. Pour des raisons évidentes de sécurité et accessoirement financières, il est tout aussi impératif d’être vigilant sur la notion de répartition des charges par essieu.

Où trouver la charge utile ?

Chacun, en effet, est limité à une charge maximale admissible, ne figurant pas sur le certificat d’immatriculation. Il faut aller chercher ces informations sur le certificat de conformité ou sur la fiche technique du constructeur. Pour une remorque standard à essieu unique, il est convenu que la pression idéale appliquée sur la rotule d’attelage se situe entre 45 et 75 kg. Rouler avec une charge supérieure peut surcharger l’attelage. Avec une charge moindre, ou pire négative, le comportement routier du véhicule et de la remorque devient dangereux, voire incontrôlable. Les surcharges et le non-respect des modes de chargement ou des arrimages, augmentent les risques d’accidents, déstabilisent la tenue de route du véhicule et peuvent provoquer des dégâts matériels importants.

Incidence du volume des utilitaires sur les masses

Certains utilitaires sont dotés de carrosseries spéciales permettant d’embarquer des colis volumineux ou de transporter une grande quantité de colis légers (meubles, produits d’isolation, peluches, déménagement…). La capacité de chargement de tels véhicules ne se mesure plus en poids, mais en volume. Pour les fourgons de série, les constructeurs adoptent une codification de volume de type L(nombre)H(nombre), allant de L1H1, pour le plus petit à L4H3, pour le plus volumineux où L = longueur et H = la hauteur. Il s’agit, en fait le plus souvent d’une hiérarchisation du volume utile des produits dans la gamme d’un constructeur, mais les dimensions réelles relatives à ces identifiants varient d’un fabricant à l’autre.

Volume pour un même utilitaire

Sachez cependant que, pour un même modèle d’utilitaire ou de porteur à carrosser, plus le volume est important, plus la caisse ou la carrosserie est lourde. Donc plus la charge utile (en poids) est réduite ! L’autre incidence majeure est la prise au vent, réclamant une habitude et une attention de conduite particulières pour ces véhicules dont le centre de gravité est anormalement haut. Les bourrasques transversales ou les croisements de camions provoquent des écarts de trajectoire parfois importants, difficile à contrôler et qui peuvent surprendre le conducteur non-averti. La forte résistance à l’avancement accroît, enfin, sensiblement la consommation de carburant, malgré l’emploi fréquent de déflecteurs aérodynamiques.

Nouvelles formulations sur la carte grise

Depuis 2009, le certificat d’immatriculation des véhicules à moteur est harmonisé au niveau de l’Union européenne. À cette occasion, certaines expressions ont disparu du document officiel, remplacées par de nouvelles formulations :

  • face au repère G.1, « Poids à vide », est remplacé par « poids à vide national » ;
  • face au repère F.1, « Poids Total en Charge », est remplacé par « masse en charge maximale, techniquement admissible » :
  • face au repère F3, « Poids total roulant autorisé », est remplacé par « masse en charge maximale admissible de l’ensemble ».

Ces modifications ne changent rien aux définitions et aux usages des postes concernés. De plus, malgré leur ancienneté relative, ces nouvelles formulations ne sont pas ou peu utilisées dans le langage courant.