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Transformer un Fiat Ducato en fourgon aménagé : 8 conseils

Les fourgons Ducato de la firme Fiat sont, de très loin, les utilitaires les plus utilisés pour l’aménagement en véhicules de tourisme. Simples de conception, robustes, à la mécanique éprouvée et d’un tarif attractif, ils se prêtent bien à ce type de reconversion. Certaines de leurs particularités doivent pourtant attirer l’attention de l’aménageur, pour corriger de petits défauts notoires, respecter l’intégrité des équipements ou simplement conserver sa rigidité originelle à la caisse

Données préliminaires générales

Les conseils ou modifications qui suivent sont applicables aux utilitaires de multiples marques, se partageant la même fabrication. Il s’agit notamment des Peugeot Boxer, Citroën Jumper, Citroën Relay et de quelques autres, plus confidentiels. Chaque conseil doit être abordé avec un esprit critique, car les fabrications évoluant au fil du temps, ce qui est valable pour une année modèle, a put être modifié, sur les productions suivantes ! Il est donc important de contrôler sa validité au cas par cas. Dès qu’il s’agit de modifier l’équipement électrique, la plus grande vigilance est de mise, car la surcharge d’un faisceau existant ou une surconsommation instantanée, même de très courte durée, augmentent considérablement les risques d’incendie. Une augmentation élevée de la consommation électrique générale, peut en outre nécessiter l’adjonction de sources d’énergie supplémentaires (batteries dédiées, panneaux solaires, pile à combustible…). Il est prudent, enfin, de séparer le réseau d’alimentation électrique du moteur de celui du lieu de vie, pour éviter les problèmes de démarrage. Dernier conseil, valable quel que soit la marque ou le modèle de véhicule à aménager, fixer vous un budget maximal réaliste et mettez toute votre énergie à le tenir, autant que possible !

1 – choisir la bonne version de Ducato

4 générations de Ducato se sont succédé puis 1991 :

  • Ducato1 de 1991 à 1993 (version combi) ;
  • Ducato 2 de 1994 à 2005 (dont combi jusqu’en 2006 et minibus de 2006 à 2011) ;
  • Ducato 3 de 2006 à 2020 (dont combi de 2008 à 2011 et minibus de 2006 à 2011) ;
  • Ducato 4 depuis 2021 (dont 1 version électrique).

Les différences les plus visibles entre chaque génération, sont d’ordre esthétique. Il est incontestable cependant, que le niveau général, d’équipement, de qualité et de confort et plus particulièrement sonore, sont en constante amélioration. En conséquence, il ne paraît pas raisonnable d’investir beaucoup de temps pour aménager un modèle antérieur à la génération 3, les plus récents devenant particulièrement compétitifs, face à des marques considérées jusqu’alors plus fiables ou plus luxueuses. De plus, l’approvisionnement en pièces de rechange devient problématique pour les modèles anciens. Les légitimes contraintes liées au respect de l’environnement, doivent aussi inciter à préférer les modèles récents. À ce propos, on peut regretter que les versions électriques, perfectibles, soient encore peu probantes pour l’équipement des véhicules de loisir (charge utile et volume de chargement réduits, trop faible autonomie et prix dissuasif), mais les choses évoluent vite dans ce domaine. À suivre…

2 – Choisir la taille de Ducato adaptée à son programme personnel

En toute logique, avant même de décider du véhicule nécessaire à l’aboutissement de votre projet, vous devrez réfléchir, honnêtement et avec le plus de précision possible, à ses futures conditions d’utilisation. L’usage que vous en ferez et les modifications possibles de votre environnement familial, à l’échelle de durée de vie moyenne du véhicule sont des critères importants pour arrêter un choix. Vos besoins diffèrent fatalement, si vous êtes célibataire et décidé à le rester ou si vous envisagez de créer une famille à court terme ; si vous envisagez d’utiliser le van deux semaines, le temps de courtes vacances ou plusieurs mois dans l’année ; si vous devez rester sur l’asphalte sécurisant des pays européens ou si votre rêve consiste à sillonner les pistes africaines, etc. En bref, le choix de la taille du véhicule, loin d’être anecdotique, est une condition essentielle des satisfactions que vous retirez de votre projet devenu réalité. Le Fiat Ducato a été, jusqu’à ce jour, produit dans plus de 2 000 versions dont les tailles, les capacités de chargement et les puissances de moteurs diffèrent.

Cette diversité a largement contribué à en faire le numéro 1 européen des véhicules de loisir depuis de nombreuses années, mais peut aussi embarrasser le futur candidat à l’évasion, pas toujours très informé de ces subtilités. Pour l’heure, le critère important est la place dont vous disposerez dans ce nouveau lieu de vie. Les véhicules utilitaires légers sont classés selon un code dimensionnel, composé de 2 lettres (L et H), suivies d’un chiffre de 1 à 4. En l’occurrence, « L » indique la longueur et « H » la hauteur. Les chiffres qui suivent représentent une plage de valeur croissante. Depuis la génération 3 (2006), les fourgons Ducato sont disponibles dans une dizaine de dimensions. Aux deux extrêmes, on trouve un petit L1-H1 de moins de 5 m de long, pour une hauteur de 2,52 m. On y tient debout et le gare comme une petite berline. À Contrario, le gros fourgon XL, conserve la même hauteur, mais est un peu plus délicat à manœuvrer. Il permet, en revanche, de loger une famille entière ou 2 à 4 personnes dans un mini appartement, comportant lit permanent, salle d’eau et toilettes. Vous n’aurez aucun mal à trouver votre bonheur entre ces deux extrêmes. Pour votre confort, les niveaux de finition « Business » et « Pro Lounge » sont mieux adaptés aux véhicules de loisir.

3 – Choisir le bon moteur

Fiat propose, toutes années modèles confondues, plusieurs dizaines de motorisations de 87 à 160 CV réels, en version de boîte manuelle ou automatique. Les motorisations les plus courantes pour les véhicules de loisir sont les robustes multijets III, développant 110, 120 et 130 CV. Mention spéciale, pour la fabuleuse boîte automatique à 9 rapports ! La puissance disponible importante, est celle garantissant la sécurité des dépassements. Elle est donc directement dépendante du poids total en charge à entraîner. En utilisation fréquente sur des parcours montagneux ou sur les terrains meubles, les versions 4×4 de 160 CV peuvent être utiles. Notez enfin, que les prix relatifs à l’entretien et au remplacement des pièces détachées, figurent parmi les plus abordables du marché.

4 – Respecter les structures d’origine

Transformer, en lieu de vie itinérant, un fourgon, conçu à priori pour un usage professionnel ne se borne pas à rajouter, tel un banal chargement, les meubles et les éléments de confort indispensables à sa nouvelle vocation. Il faut souvent apporter des modifications profondes, sur la structure de la carrosserie (perçage de lanterneaux et de ventilations, passages de câbles ou de tuyauteries diverses…). Les équipements électriques de confort et de sécurité nécessitent aussi fréquemment des perçages ou des déformations de tôles. Chacune de ces modifications peut être génératrice de faiblesse dans la fiabilité de l’ensemble ou de désordre dans leur fonctionnement. Il convient donc, d’être vigilant, chaque fois qu’il sera nécessaire de percer un trou même de faible taille, de ne pas affaiblir les renforts structurels. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter le carrossier confirmé le plus proche ou un concessionnaire de la marque. De plus, et c’est une obligation absolue, chaque fragment métallique mis à nu, doit être soigneusement protégé contre la corrosion. Le pire des « effets papillon », véritable calamité, est le petit trou ménagé pour le passage d’un câble, autour duquel on insère, sans la moindre peinture, un bourrelet en caoutchouc de protection. L’humidité ambiante, retenue par le caoutchouc, opère avec une vitesse stupéfiante, élargit le trou et propage la corrosion alentour. Pour finir, reste une lame de tôle tranchante comme un rasoir, capable d’user le câble le mieux armé, risque potentiel de court-circuit. Pour résumer, l’équation indispensable à toute mise à nu de la tôle, est celle-ci : 1 perçage = 1 couche d’antirouille sur le champ mis à nu + 1 couche de vernis.

5 – Faites la chasse aux ponts thermiques

Votre conscience écologique vous incite naturellement à prévoir une isolation sérieuse des parois de votre fourgon aménagé. En effet, été comme hiver, cette précaution est indispensable pour garantir, un minimum de confort et pour éviter d’alourdir inutilement le bilan carbone de vos voyages d’agrément, par l’emploi exagéré de chauffage ou de climatisation. Cependant, savez-vous que les meilleurs matériaux isolants perdent jusqu’à 30 % de leur efficacité s’ils sont mal posés ? En cause un phénomène physique bien connu et bien maîtrisé aujourd’hui : les ponts thermiques. Il s’agit de très faibles ruptures d’isolation, à travers lesquelles le froid ou la chaleur provenant de l’extérieur s’insinue, profitant d’endroits difficiles à isoler, comme les renforts de carrosserie les jonctions de plaques ou de volumes d’isolant, les angles, les entourages d’ouvertures, etc. Les matériaux modernes mis en œuvre avec les techniques appropriées, permettent de réduire drastiquement ces ponts thermiques responsables de l’accélération de la convection de l’air ambiant, à l’origine des sensations de froid, même dans les volumes fortement chauffés ou de chaleur malgré la climatisation. Dès lors, c’est l’escalade ! Plus on accentue le chauffage ou le froid, plus ces courants d’air sont désagréablement ressentis par le corps, plus on est incité à compenser et plus on consomme d’énergie avec les inquiétants effets sur le climat qu’il n’est plus possible d’ignorer. Lorsque vous achetez l’isolant, renseignez-vous auprès du professionnel des méthodes de poses adéquates. Si vous confiez les travaux à un artisan, assurez-vous et contrôlez la qualité de mise en œuvre, avant que les surfaces ne soient recouvertes par la couche d’habillage.

6 – Multipliez systématiquement les espaces de rangement intérieur et extérieur

Dans l’espace compté d’un fourgon aménagé, le moindre volume de rangement est précieux. Les marques spécialisées, aussi bonnes et sérieuses soient-elles ou les fabricants d’aménagements préfabriqués, n’ont ni le temps, ni les moyens de mettre à profit les espaces entre deux meubles ou dévolus au passage d’équipements divers, aux volumes structurels, etc. Ils se bornent donc à les cacher par un habillage. Le gros avantage de l’aménagement artisanal ou de l’auto-aménagement, consiste à pouvoir donner une réelle utilité à tous ces volumes morts. On se rend vite compte, qu’au final, le cumul de ces places perdues rajoute un volume non-négligeable, capable de recevoir de nombreuses choses, indispensables au quotidien. Cela est évident pour les aménagements intérieurs, mais on constate aussi que les vans n’embarquent que très rarement, ces coffres ou ces tiroirs extérieurs, communs dans les camping-cars. Il est vrai que cela n’est pas toujours simple, ni possible  à mettre en œuvre en respectant les restrictions de découpes évoquées plus haut. Il existe pourtant souvent, de nombreuses possibilités de fixer dans les soubassements de la caisse, de profonds tiroirs de faible épaisseur bien utiles pour ranger les accessoires quelquefois crottés ou humides (câbles de raccordement électrique, tuyaux d’eau, chaînes de roue…).

7 – Organisez votre autonomie électrique

Dans un fourgon aménagé, la quantité disponible d’électricité et d’eau est comptée. Pour l’eau, pas d’autre solution que le rajout d’un réservoir supplémentaire, ce qui pose des problèmes de place et de rejets. Pour l’électricité, il existe des solutions fiables et renouvelables, pour ne plus jamais être en panne d’électricité. La pile à combustible utilisée pour les applications de loisirs nomades, produit de l’électricité, par réaction chimique (oxydation) entre un combustible réducteur (généralement du méthanol liquide) et l’air ambiant ou de l’eau, au contact d’un métal. Ce système, silencieux, économique à l’exploitation, sans danger et sans entretien, fonctionne parfaitement et sans rejet polluant (seulement de l’eau). Il comporte cependant, 3 inconvénients majeurs : il est cher à l’achat (entre 4 et 5 000 €), assez volumineux, donc difficile à caser dans un petit fourgon et comporte des contraintes strictes de température ambiante (entre -20 et +40 °C). Beaucoup moins onéreux, n’encombrant pas les espaces habitables et d’un rendement suffisant, les panneaux photovoltaïques sont aujourd’hui installés en routine sur les véhicules de loisir, à la plus grande satisfaction des utilisateurs. Bonus supplémentaire, l’installation de ces panneaux est à la portée d’un bricoleur moyen, sans crainte d’un danger quelconque. Certes, le soleil n’est pas toujours au rendez-vous, mais la simple lumière du jour assure une production électrique, certes intense, mais bien réelle. Le seul obstacle concerne les Ducato courts (L H1), sur le toit desquels il est difficile de trouver une place occupée par les puits de jour, les lanterneaux et les aérations, évidemment indispensables. La parade consiste à déployer, à l’étape, un panneau photovoltaïque souple, d’autant plus efficace, qu’il est simple de l’orienter face au soleil, ce qui optimise son rendement.

8 – Risques potentiels d’infiltration d’eau de pluie dans le moteur, dangers et remèdes

Le fiat Ducato est un fourgon robuste et fiable. Il n’est pourtant pas exempt de défauts de conception mineurs, pouvant avoir des effets plus ou moins fâcheux. Si le fourgon que vous envisagez de transformer est d’un modèle des millésimes compris entre 2006 et 2014, il a, il a eu ou il aura, une propension répétée à déverser les eaux de pluie provenant du pare-brise dans le compartiment moteur. Pas très grave, peut-on penser, puisque ce compartiment n’a aucune vocation à être étanche. Pourtant, rien de moins sûr ! En effet, cet écoulement intempestif s’effectue tout au long du bord supérieur du capot, dégoulinant sur les têtes d’injecteurs dont il corrode les filets et peut arroser abondamment l’alternateur manifestement pas prévu pour cela. S’en suit, dans le moindre mal, une corrosion générale inacceptable, du compartiment moteur. Ces infiltrations proviennent de la façon dont ces eaux de pluie sont collectées et évacuées, par une grosse durite située de chaque côté du bloc-moteur. Fatalement, le cumul de feuilles mortes et de saletés diverses aidant, les orifices d’évacuation se bouchent et l’eau déborde à travers le joint supérieur du capot à l’étanchéité douteuse. La première solution consiste à déboucher régulièrement ces trous d’évacuation. C’est un travail incessant peu valorisant, car la tendance au rebouchage est très rapide. Conscient de ce problème, Fiat a développé et vend en accessoire (!), un collecteur à installer sur le moteur. De nombreux tutoriels téléchargeables sur le Web, peuvent aider à son installation. Certains usagers ont bricolé des solutions plus ou moins convaincantes, dont la pire ne semble pas être l’application d’un ruban de silicone noir. Cette solution a, au moins, le mérite de la simplicité.