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Véhicule utilitaire électrique : avantages et inconvénients

L’étau se resserre pour les entreprises et artisans utilisant des véhicules utilitaires pour leurs activités. Les lois commencent à se durcir en les incitant à passer à l’électromobilité sous peine de s’exposer à diverses pénalités à l’instar du malus écologique. Adopter des autos électriques permet aux professionnels de profiter d’une variété d’avantages financiers et fiscaux, mais peut aussi révéler quelques inconvénients à prendre en considération avant toute transition.

L’intérêt d’adopter des véhicules utilitaires électriques

La mise en place des Zones à Faibles Émissions d’ici 2025 a un impact conséquent sur l’utilisation des véhicules utilitaires dans les centres-villes. À compter de cette date, les automobiles les plus polluantes n’auront plus le droit d’accéder aux agglomérations de plus de 150 000 habitants qui instaureront des restrictions de circulation. Les entreprises qui n’auront pas adopté des véhicules zéro émission subiront une baisse de productivité. Dans ce cadre, il est crucial d’envisager dès maintenant la transition écologique.

Cette démarche est à l’origine d’une multitude d’avantages tels que l’accès à plusieurs aides financières sur l’achat des véhicules. Qu’elles choisissent un utilitaire de chez Mercedes, Renault, Mazda, Peugeot ou Opel, les entreprises bénéficient de subventions comme le bonus écologique qui représente une aide destinée à financer l’acquisition d’une voiture. Jusqu’à juin 2022, le barème établi est de 5000 euros pour les camionnettes électriques. Les professionnels peuvent également solliciter la prime à la conversion qui peut atteindre les 5000 euros pour les fourgons. La subvention est valable dans le cadre d’un rétrofit qui consiste à transformer un VU thermique en un VU électrique.

Les avantages fiscaux de l’électromobilité sont aussi très nombreux. Les entreprises profitent entre autres d’une exonération sur la TVS ainsi qu’une réduction sur la taxe de la carte grise. Le plafond de déductibilité de l’amortissement augmente également et passe à 30 000 euros pour les autos zéro émission contre 9900 euros pour les modèles thermiques les plus polluants.

Avoir un utilitaire électrique est également source d’économie sur la consommation et l’entretien. Ce gain financier est d’autant plus valable pour les artisans opérant en zones urbaines et réalisant des arrêts fréquents. D’après le site Charge Guru, l’utilisateur serait en mesure d’économiser jusqu’à 800 euros pour 10 000 km avec un véhicule électrique par rapport à un modèle essence. La raison est simple : le prix au kilowattheure est plus contenu. Les autos vertes consomment en moyenne 13 à 35 kWh/100 km, ce qui coûte entre 3,25 et 6,25 euros par 100 km en électricité. Or, une voiture à essence ou diesel consommant 5 litres/100 km fait dépenser jusqu’à 7 euros de carburant an 100 km. Grâce à l’électromobilité, le TCO est largement maîtrisé.

La diversité de l’offre est également un argument en faveur de l’électromobilité dans les entreprises. La majorité des constructeurs spécialisés dans les VU disposent de différents modèles 100% électriques révélant une variété de performances sous le capot et sous le plancher. De la fourgonnette, aux fourgons compacts en passant par les fourgons grand volume voire les pick-up, tous les segments ont des représentants « verts ».

Quels sont les principaux points faibles des utilitaires électriques ?

Malgré leurs indéniables atouts, les véhicules utilitaires électriques cachent quelques inconvénients qu’il reste important de prendre en considération avant de sauter le cap de la conversion. Leur premier point faible repose sur leur autonomie limitée. Les VU électriques ne profitent pas des mêmes caractéristiques que les VP comme la Tesla Model S de 2021 qui revendique jusqu’à 840 km. Ils se contentent d’un rayon d’action restreint qui est de 220 km par exemple pour la Renault Kangoo E-tech. Chez Stellantis, les fourgonnettes issues des différentes marques du groupe se limitent à 138 km contre 230 km pour les fourgons compacts tels que le Peugeot e-Expert et le Citroën ë-Jumpy. Pour disposer d’une autonomie plus élevée, les professionnels s’orienteront vers les nouveaux modèles à l’instar du Ford e-Transit revendiquant 350 km.

La recharge constitue aussi une problématique pour bon nombre d’utilisateurs. En n’investissant pas dans des bornes puissantes, ils sont obligés d’attendre plusieurs heures pour récupérer l’énergie de la batterie, ce qui est pénalisant pour la productivité. Certes, il reste possible d’utiliser des bornes rapides qui rechargent à 80% en 20 minutes. Toutefois, cette solution ne doit pas être récurrente, car elle endommage précocement la batterie.

Un autre inconvénient des utilitaires électriques repose sur leur prix plus ou moins élevé, comme l’illustre par exemple le Renault Master. Dans sa version thermique, il est accessible à partir de 30 900 euros tandis que sa déclinaison 100% électrique annonce un tarif de 55 000 euros, soit un écart de 24 100 euros. Cette différence de prix s’explique surtout par les technologies étrennées par les autos électriques et par le coût très élevé de la batterie qui représente jusqu’à 40% du prix d’achat du véhicule. Par chance, les tarifs de fabrication de ce composant sont en train de descendre passant de 60% en 2015 à 30% aujourd’hui, ce qui laisse à présager une baisse de prix des voitures électriques dans un avenir proche.