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Aménagement d’un fourgon fait-maison : 10 erreurs à ne pas faire

Vous avez acheté un fourgon utilitaire que vous souhaitez transformer en van de loisir. Vous avez raison de réaliser l’aménagement de ce véhicule par vous-même si vous êtes un bon bricoleur et surtout si vous vous attachez à travailler correctement chaque poste. En effet, les fourgons « faits-maison » sont souvent bricolés et bien des points sont à privilégier pour ne pas connaître d’ennuis rapidement. En suivant ces quelques conseils, vous allez pouvoir réaliser de véritables économies tout en aménageant votre fourgon selon vos désirs et votre budget.

1 – Ne jamais commencer un aménagement sans avoir réaliser un plan

La première erreur à ne pas commettre quand vous désirez aménager un fourgon en véhicule de loisir, est d’oublier de faire une check-list concernant tout ce que vous allez devoir faire sur le véhicule, prévoir les achats des matériaux et réaliser les travaux suivants :

  • L’électricité
  • L’isolation
  • Les circuits d’eau et de gaz
  • Le chauffage
  • L’ameublement
  • Les couchages fixes et pliables
  • Le carré avec table et banquette
  • Eventuellement la salle d’eau

Cette liste n’est pas exhaustive et vous pouvez y rajouter de nombreux éléments. Ensuite, il vous suffira de réaliser un schéma pour le circuit électrique et le circuit de gaz, le passage de l’eau, calculer votre isolation, l’emplacement des couchages et des meubles.

2 – Ne pas négliger le réseau électrique

Le réseau électrique est extrêmement important pour votre confort et votre sécurité. Si vous n’êtes pas sûr de vous en la matière, il vaut mieux vous adresser à un aménageur professionnel. Si vous vous sentez capable de créer ce réseau de toute pièce et aux normes en vigueur, il va falloir réaliser un schéma puis installer :

  • Les batteries de la cellule
  • Le chargeur
  • Le couple séparateur
  • Le panneau servant de commande
  • La centrale
  • Le chauffe-eau
  • Le chauffage
  • Des prises 12 V et des ports USB
  • Le réfrigérateur
  • Les diverses lampes LED
  • Le convertisseur en 220 V
  • Tous les autres petits détails utiles comme un panneau solaire, des jauges, la TV et sa prise, etc.

Bon à savoir : vous devez câbler tout votre réseau électrique avant d’attaquer l’isolation du fourgon.

3 – Ne pas négliger les circuits de gaz et d’eau

Vous allez installer un chauffe-eau, des toilettes et des réservoirs d’eau propres reliés aux robinets de l’évier de la cuisine et au lavabo de la salle d’eau. Tout d’abord, vérifiez la capacité de la contenance d’eau possible que vous pouvez installer dans ce véhicule. Pensez aussi aux circuits d’eaux usées qui doivent être hors-gel et au vase d’expansion. Concernant le circuit de gaz, il n’existe pas de réelle difficulté pour l’installer, car il s’agit de relier les bouteilles au chauffe-eau, à la plaque de cuisson et au chauffage. Si vous craignez pour la sécurité, faites faire cette installation par un professionnel agréé.

4 – Ne jamais oublier de bien choisir l’emplacement des lanterneaux et des fenêtres

Comme votre fourgon est mis à nu, vous allez devoir découper la carrosserie pour installer des lanterneaux et des fenêtres. Réfléchissez bien à leur emplacement, car une fois découpée, la carrosserie est définitive et aucun retour en arrière n’est possible. Une fois les emplacements choisis et avant la découpe, sachez qu’il existe des normes de sécurité devant être respectées. En effet, vous ne pouvez pas ouvrir n’importe où, au risque d’affaiblir la carrosserie d’origine. Demandez au constructeur les prévisions techniques sur cette partie. La découpe la plus difficile reste celle du toit sur laquelle vous songez à placer un toit relevable ou réhaussé. De plus, en y touchant par vous-même, vous allez remettre en cause la conformité initiale du fourgon et devrez obtenir alors une autorisation du constructeur.

5 – Éviter les économies pour l’isolation

L’isolation est l’un des aménagements les plus importants sur votre fourgon aménagé. Vous n’allez pas forcément l’utiliser qu’en été. Pendant les autres saisons, les nuits sont fraîches et il ne faut donc pas lésiner sur les matériaux d’isolation. En été, cette même isolation vous servira à vous préserver des nuits trop chaudes. Vous ne devez donc pas oublier d’isoler certaines zones afin de ne pas connaître de déperditions de chaleur. Vous pouvez choisir le liège qui est un isolant parfait. Vous le trouverez sous forme de plaques, de rouleaux ou de granulats projetés. La laine de mouton est aussi très bien. Vous pourrez mettre aussi de la laine ou des fibres de bois qui restent assez lourds ou du biofibr’trio qui est un mélange de coton, de lin et de chanvre. Le multicouche est encore une bonne solution s’appuyant sur l’air, mais reste difficile à poser.

6 – Ne jamais oublier le plancher

Le plancher est souvent l’oublier dans l’isolation d’un fourgon aménagé et pourtant la déperdition de chaleur la plus importante se fait pas cet endroit. Vous devez aussi l’isoler pour des questions d’humidité. En réalisant ce travail, vous êtes garanti d’éviter les grosses chutes de températures la nuit si votre chauffage ne fonctionne pas. De plus, quand vous roulez, l’isolant au plancher diminue les vibrations, ce qui n’est pas négligeable. Le liège et le polystyrène extrudé sont les deux meilleurs isolants pour cette partie. Il faut éviter les ponts thermiques sur les tôles qui ne sont pas planes. Aucune tôle ne doit rester à nu. Dans ces parties-là, utilisez de l’isolant conçu pour.

7 – Ne jamais négliger l’aération

L’aération du véhicule doit encore ne jamais être omise. En effet, vous allez avoir de la condensation créant de la valeur d’eau sur les zones froides. L’aération vient donc en complément de l’isolation du véhicule. Prévoyez des ouvertures respectant les normes en vigueur pour que votre véhicule soit sain et puisse passer en VASP si vous devez le faire homologuer. Il faut déterminer la surface d’aération haute et basse si vous avez une plaque de cuisson fixe au gaz. Voici les surfaces :

  • Si le véhicule fait moins de 5 m², la ventilation haute est de 7 500, 15 000 pour la paroi et 1 000 pour la basse
  • Entre 5 et 10 m², elle est de 10 000 pour la haute, 20 000 pour la paroi et 1 500 pour la basse
  • Entre 10 et 15 m², elle est de 12 500 pour la haute, 25 000 pour la paroi et 2 000 pour la basse
  • Entre 15 et 20 m², elle est de 15 000 pour la haute, 30 000 pour la paroi et 3 000 pour la basse
  • À de 20 m², elle est de 20 000 pour la haute, 40 000 pour la paroi et 5 000 pour la basse

8 – Ne pas prendre de meubles trop bas en gamme

Si vous aménagez vous-même votre fourgon avec des meubles, évitez le bois massif trop lourd ainsi que les meubles bas de gamme qui alourdissent aussi le véhicule. Le contreplaqué recouvert de stratifié est le meilleur matériau. Il est résistant et vous pouvez le travailler dans une grande déclinaison de couleurs. Dans tous les cas, ne privilégiez pas les meubles bas de gamme qui ne sont pas solides, qui prennent l’eau, gonflent rapidement et se détériorent très vite.

9 – Ne pas omettre les points du contrôle technique

Depuis 2018, le contrôle technique concernant les fourgons aménagés de loisirs et autres vans, s’est durci. Il est devenu très rigoureux. Ainsi, vous devez avoir la mention VASP sur votre carte grise. Dans le cas contraire, votre fourgon aménagé ne pourra pas passer le contrôle technique qui lui sera refusé. Pensez donc à faire homologuer votre véhicule avant de d’essayer de franchir cette étape. Au départ, la carte grise de votre fourgon aménagé est inscrite en tant que CTTE qui veut dire camionnette, car il s’agit d’un véhicule utilitaire. Avant le contrôle technique, vous devez donc avoir la mention VASP sur la carte grise signifiant véhicule automoteur spécialement aménagé. Son PTAC ou poids total en charge ne doit pas dépasser 3,5 tonnes. Pour que votre carte grise passe en VASP, vous devrez obtenir d’un organisme spécialisé comme Qualigaz ou Véritas, un certificat de conformité VHL ou véhicule habitable de loisir. Ces organismes contrôlent les risques d’asphyxie, d’explosion et d’incendie de votre fourgon. Ils testent l’installation de gaz et les aérations. Une fois votre certificat en main, vous pouvez alors demander le VASP sur le certificat d’immatriculation. La démarche est longue. Elle se fait auprès de la DREAL ou direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement. Comptez deux mois avant de l’avoir. Les installations d’électricité doivent aussi répondre aux normes en vigueur.

10 – Ne pas négliger les finitions

Si vous pensez avoir terminé l’aménagement de votre fourgon, n’oubliez pas les finitions qui ont leur importance. Par exemple, sur les champs des panneaux, vous pouvez coller au fer à repasser des bandes stratifiées qui termineront parfaitement certains espaces. Il existe aussi des éléments pouvant se coller ou des profils en aluminium en coin pouvant faire relier des panneaux entre eux lorsque les angles sont droits. Ces finitions sont très importantes pour ne pas accrocher vos vêtements à chaque fois que vous passez ou le jour où vous mettez le véhicule en vente.

Après ces quelques conseils vous empêchant d’éviter des maladresses, vous allez enfin pouvoir profiter de votre fourgon aménagé et partir en vacances avec, vers de nouvelles aventures et découvrir les plus beaux paysages tout en vivant en adéquation avec la nature.