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Utilitaire thermique : une offre encore plébiscitée par les entreprises

Ces dernières années, les véhicules électriques ont animé l’actualité automobile. En dépit de leur croissance fulgurante, les modèles thermiques continuent d’être largement plébiscités par les utilisateurs surtout dans le milieu professionnel. Les entreprises sont encore très nombreuses à adopter des véhicules utilitaires thermiques qui proposent un meilleur couple moteur pour la traction de charges lourdes et de multiples avantages fiscaux.

Motorisation diesel et motorisation essence : quelles particularités ?

En France, les moteurs diesel bénéficient d’un excellent positionnement. Ce phénomène est dû à des constructeurs comme Peugeot qui reste la référence historique dans ce type de motorisation. Moteur à combustion interne, le bloc diesel révèle un mode de fonctionnement assez spécifique. En fonction de la quantité d’air introduite dans le cylindre, le volume de carburant est dosé par le dispositif d’alimentation qui contrôle l’injection via l’injecteur. La montée du piston contribue à la compression de l’air introduit. Cette pression favorise l’inflammation du carburant en augmentant la température de l’air. Cette combustion tient un rôle clé dans la mesure où elle influe sur la puissance du couple moteur.

Également à combustion interne, le moteur essence est un « moteur à allumage commandé », ce qui va le distinguer d’un bloc diesel. Pour qu’une combustion se produise, il est nécessaire d’avoir une étincelle qui entre en contact avec le mélange air-essence. L’étincelle est obtenue grâce à un dispositif d’allumage de la bougie. La pression de la compression ne doit pas excéder les 12 bars au risque d’endommager le moteur. En comparaison, un moteur diesel subit une pression de compression de 30 bars. C’est la raison pour laquelle il propose un couple moteur plus important qu’un moteur essence. Pour disposer d’un couple élevé, ce dernier doit augmenter la puissance du moteur, ce qui engendre une hausse de la consommation de carburant.

Sur le marché des véhicules utilitaires, les moteurs diesel sont largement plébiscités par les utilisateurs. Avec leurs capacités de chargement entraînant des charges plus élevées, ils ont besoin de couple et de traction plus importants pour avancer sans consommer excessivement du carburant. Prenons l’exemple d’un Citroën Berlingo HDi et VTi. Une version diesel de 90 ch délivre 215 Nm de couple contre 152 Nm pour 98 ch de puissance pour la version essence. Le diesel est aussi plus économique en consommant seulement 4,80 litres/ 100 km sur route contre 5,30 litres/100 km pour l’essence.

Les avantages des VUL thermiques

Appelés aussi véhicules utilitaires légers par opposition aux poids lourds, les utilitaires se distinguent principalement par leur PTAC qui ne doit pas excéder les 3500 tonnes. Sur les 350 000 modèles immatriculés chaque année, le taux de motorisation diesel dépasse les 90%. Le véhicule thermique continue ainsi d’être largement adopté par les flottes professionnelles et cela, en dépit d’une généralisation progressive des véhicules à motorisations propres et alternatives.

Le premier argument en faveur de ces VUL thermiques concerne la fiscalité avantageuse. Les acquéreurs peuvent par exemple récupérer la TVA sur le prix d’achat. De plus, s’ils optent pour un financement en Location Longue Durée (LLD) ou Location avec Option d’Achat (LOA), il est possible de déduire les loyers mensuels payés au titre de l’usage des biens du résultat imposable. De même, les frais liés à l’entretien sont déductibles du bénéfice imposable. Il est même possible de récupérer la TVA sur les dépenses d’entretien. Cette récupération de la TVA sur les frais de carburant atteint un niveau de 100% autant pour le diesel que l’essence à partir de 2022. Cet élément a largement participé à la hausse des flottes de VUL diesel.

Par ailleurs, ces voitures thermiques plaisent aussi pour leur autonomie quasiment illimitée. À l’inverse des fourgons électriques qui ont besoin d’être rechargés dès 200 ou 300 km, les modèles diesel et essence ne sont pas soumis à cette problématique. Faire le plein de carburant n’est pas non plus une contrainte, car il suffit de quelques minutes pour se ravitailler, contrairement aux voitures électriques qui ont parfois besoin de plusieurs heures pour récupérer l’énergie de la batterie. Certes, les VUL à hydrogène viennent effacer le souci lié au temps de recharge. Toutefois, les stations à hydrogène sont encore très rares sur le territoire, ce qui compromet le développement de cette motorisation alternative.

Concernant la question de la pollution, les moteurs ont profité de plusieurs avancées pour réduire de façon drastique les émissions de gaz carbonique. Les filtres à particules diesel (FAP), les systèmes de post-traitement des émissions de Nox ou encore les catalyseurs d’oxydation sont autant de technologies utilisées pour lutter activement contre les problématiques relatives à la qualité de l’air. Les moteurs sont aussi en phase avec les nouvelles normes Euro 6 qui déterminent la quantité maximale de polluants rejetés par les voitures.

Le diesel plébiscité par les flottes professionnelles

Malgré les bonus écologiques et les nouvelles règlementations en cascade qui incitent à l’achat des voitures à watts, les modèles diesel continuent de dominer largement le marché des utilitaires. Selon une étude réalisée par AAA Data, 90% des immatriculations enregistrées au premier semestre 2021 sont des fourgonnettes ou des fourgons diesel, soit 176 000 véhicules sur les 195 000 composant les parcs automobiles professionnels. Les autres motorisations ont du mal à percer. C’est le cas de l’essence qui n’a représenté que 9577 unités correspondant à 4,90% des parts de marché. Les VUL électriques pour leur part n’ont constitué que 2,7% du volume total contre 2% pour les modèles PHEV ou hybrides.

Les VUL diesel les plus prisés par les entreprises

Sans surprise, les trois principaux utilitaires thermiques les plus immatriculés sont issus de la marque Renault. Le Master s’est adjugé la faveur des entreprises sur le segment des grands fourgons en se vendant à 29 913 unités en 2021 selon le CCFA. La seconde place a été accaparée par le Renault Trafic écoulé à 29 009 unités. Enfin, la troisième marche du podium a été obtenue par le Renault Kangoo Van enregistrant 27 652 ventes en 2021.

Le Fiat Ducato représente le seul modèle étranger qui figure à la quatrième place dans le classement des VUL les plus vendus en France avec 27 011 unités commercialisées. Les autres marques françaises telles que Peugeot et Citroën se départagent le reste des parts de marché.